Abu Bakarr Mansaray

Il constitue la première monographie entièrement consacrée à cet artiste-peintre, dessinateur et sculpteur- né en Sierra Leone en 1969. Artiste ingénieur autodidacte, Mansaray est un passionné de sciences et de mécanique. Trois textes critiques proposent des réflexions différentes sur le sens de son travail.

L'entretien avec le galeriste André Magnin, spécialiste d'art contemporain africain, relate comment il rencontra Abu Bakarr Mansaray à Freetown vers la fin de l'année 1991, au plus fort de la guerre civile ravageant l'ancienne colonie britannique. Il vendait alors ses sculptures sur un trottoir devant son domicile.

La critique et universitaire de la sociologue de l'art Myriam Odile Blin creuse « la vision du devenir biotechnologique de l'humanité » dans l'œuvre de l'artiste. Elle démontre comment « l'afro-futurisme de Mansaray », s'alimente de l'histoire, de l'illusion du progrès technologique et incarne un travail d'exorcisme en imageant le mal, la folie et la mort afin de s'en libérer.

Dans son texte, le responsable de l'Observatoire de l'espace, Gérard Azoulay croise science et imaginaire. Cette échappée scientifico-littéraire se concentre sur la supposée extravagance des machines et leur proximité avec les créations d'autres artistes inventeurs de véhicules spatiaux, Gérard Azoulay va plus loin en suggérant que Mansaray est « un artiste qui a passé un pacte avec des non-humains ». Car en réalité, celui-ci nous invite à « entrer de plain-pied dans l'espace des non-humains machiniques ».

Enfin, le livre conçu comme un ouvrage de référence contient des repères biographiques d'Abu Bakarr Mansaray, la liste de ses principales expositions et une bibliographie sélective.